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Paradise Lust

Kashagan project space, Lyon (FR)
Du 4 au 7 juillet 2019
Vernissage le 4 juillet à 18.00

Artistes : Aloyse, Clara Citron, Pauline Hisbacq, Muriel Joya, Kanaria, Elsa Lévy, Laure Mary-Couégnias, Juliette Perrin Renoud, Elodie Petit, Linda Trime

DJ SET : Tante Cécile & Lofti


L’éros et la bombe.
Je ne peux user perversement de moi sans qu’un moi reste intacte de m’user perversement, et se réfère de lui à l’autre, à des règles laissés intactes, celles de la gestion
patrimoniale de la folie, qui se conserve et s’instruit.
Si j’entretiens la folie, j’augmente la cohérence d’un moi auquel je n’ai pas accès, en tant que tel, derrière les portes externes des unités de vie, qui fait bloc. D’où les immeubles.
Au troc où de mains en mains circulent le tremblement comme seule parole, s’oppose une nouvelle certitude coincée, non plus celle d’un moi en face d’un monde qu’il dirige
(et le pervertit pour le besoin de renouveler sa valeur) mais la solidité d’un autre monde qui me regarde, et qu’un autre soleil peut rendre limpide, par le reflet sur ses vastes vitres
de mes yeux fermés. Une ville sans trous.
Le pari sur la résistance illimitée de soi à l’expérimentation hasardeuse doit s’ouvrir, à l’issue de son accumulation hystérique, sur une contre-expérience, essai sans prévention
ni protocole, impensable soudaineté à l’état pure pulvérisant l’éclair d’une vision nette, du corps à l’oeil, emportés par l’éclair du mythe.
C’est la logique de la bombe. Qui est celle de l’érection, des murs.
Les vitres soufflées de la rue de Trévise communiquent l’exhalaison soufrée des hôpitaux psychiatriques. C’est une économie de la respiration qui colporte ses crises.
Il est clair que l’érotisme, puisqu’il s’indexe sur des phénomènes chimiques d’entrée-sortie est une variante de la respiration. Première portes. Dès lors la prolifération
des logiques explosives peut s’expliquer par une damnation asthmatique mondiale des modèles respiratoires où l’obstruction de l’air répond à l’embouteillage des perversions,
où la couverture satellitaire du ciel répond à la saturation monoxydée de la voûte crânienne, où les portes vissent les têtes et les sols à l’endroit de leur suffocation.
Alors l’échappement brutal, l’exhalaison du désir, comme uniques solutions, prendre l’air, quel qu’il fut, même de feu ou de cendre, retrouver sous les débris les interstices de l’air perdu,
la réfraction, que l’on retrouve dans notre madeleine d’atomes. Les explosés sont des nostalgiques de l’air pur. Des rêveurs. Qui oserait parler de l’omniprésence du désir de franchir,
d’exploser, de péter et faire péter, de faire fission, de se désagréger, de défoncer et se faire défoncer, de se défoncer, de sortir de ses gonds, d’enfin s’en sortir, de se déchirer et de déchirer,
se taire à jamais, révéler le caché, to leak, to break through, sortir du placard, changer d’air, respirer à nouveau, crever l’abcès, tout faire sauter...
Ce que je veux dire c’est que l’être est une formule reformulée, l’abracadabra atomique qui fait lever les deux pieds de l’être pour battre la chamade, et penser par le souffle renflouée
– la mine à ciel ouvert où les caillots consacrent les poumons, avant de les embaumer vivant pour le spectacle défaillant de la communication, les déversent sur un monde de gouttières
branlantes et de câbles nus prêt à rompre, qui sont les métronomes de nos implosions. Stars synapses et glorioles acousmatiques, jusque dans la fosse des Mariannes,
jusque dans nos neurones intoxiquées – c’est le souffle et l’apnée qui font encore monter les corps et les marées, en attente de notre tremblement final. —LF

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Eros and the bomb.
I cannot use myself perversely without leaving one of myselves intact to use me perversely, and refers from him to the other, to rules left intact, those of the heritage management
of madness, which is preserved and learned.
If I maintain madness, I increase the coherence of a self to which I do not have access, as such, behind the external doors of the units of life, which is a block. Hence the buildings.
To the barter, where from hand to hand the tremor circulates as the only word, is opposed a new stuck certainty, no longer that of a "I" in front of a world that it directs (and perverts
it for the need to renew its value) but the solidity of another world that looks at me, and that another sun can make limpid, by the reflection on its vast windows with my eyes closed.
A city without holes.
The wager on the unlimited resistance of the self to risky experimentation must open, at the end of its hysterical accumulation, on a counter-experiment, a trial without prevention
nor protocol, unthinkable sudden pure flash of lightning pulverizing a clear vision, from body to eye, carried away by the flash of myth.
That's the logic of the bomb. Which is the logic of the erection, of the walls.
The blown-out windows of Treviso Street communicate the sulphurous exhalation of the mental hospitals. It's an economy of breathing that peddles its crises.
It is clear that eroticism, since it is indexed on chemical input-output phenomena, is a variant of breathing. First door. From then on the proliferation of explosive logics can be explained
by a worldwide asthmatic damnation of respiratory models where air obstruction responds to perversion bottlenecks, where the satellite coverage of the sky responds to the monoxidized
saturation of the cranial vault, where the doors screw the heads and floors at the site of their suffocation.
Then the brutal escape, the exhalation of desire, as the only solutions, to take the air, whatever it was, even fire or ash, to find under the debris the interstices of the lost air, refraction,
which is found in our atomic madeleine. Explosives are nostalgic for clean air. Dreamers. Who would dare to speak of the omnipresence of the desire to cross, to explode, to fart and make fart,
to fissure, to disintegrate, to smash and be smashed, to smash ourselves, to get out of the way, to finally get out of the way, to tear and rip, to shut up forever, to reveal the hidden, to leak,
to break through, to come out of the closet, to change air, to breathe again, to puncture the abscess, to blow it all up...
What I mean is that the being is a reformulated formula, the atomic abracadabra that makes the two feet of the being rise up to beat the chamade, and think by the breath that has been replenished
– the open-pit mine where clots consecrate the lungs, before being embalmed alive for the faulty spectacle of communication, pouring them into a world of gutters and bare cables ready to break,
which are the metronomes of our implosions. Stars synapses and acoustic glorioles, all the way to the Marianas' pit, into our intoxicated neurons – it is the breath and apnea that still make
the bodies and tides rise, waiting for our final tremor. —LF