« J’ai toujours aimée les filles sauvages » et autres récits
Desperate Literature / Hoy es 2030, Madrid (ES)
Le 24 novembre 2019 à 20.30
Lectures en anglais, espagnol et français des textes non-normatifs de Claire Finch, Clément Gagliano, Marie Million
et Elodie Petit performées par Anna Carri, The Crazy Creepy Cunts, Suck Campari Dyke, Ton Odeur et Val de Marne.
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Readings in English, Spanish and French of non-normative texts by Claire Finch, Clément Gagliano, Marie Million
and Elodie Petit performed by Anna Carri, The Crazy Creepy Cunts, Suck Campari Dyke, Ton Odeur and Val de Marne.
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ES
Hoy es 2030.
Hoy es 2030 y todo lo que sé del amor es que no tengo nada claro sobre ello.
Hoy es 2030, siempre que me hundo en tus ojos atemorizados, siento la misma necesidad de protegerte y envolverte
de cariño.
Hoy es 2030 y la vida ya es un experimento. Tiraron las declaraciones embotelladas al mar, todas, con el afán
de no esperar nada a cambio.
Hoy es 2030. Desde que tiene el poder en sus manos, Hannah no se acuerda de sus sueños. Ya no hay filosofía ni cartas a Martín. No hay tiempo, ni pasión, tampoco hay ganas.
Hoy es 2030 y Johanna prepara la revolución en el frente. Hoy es 2030, Audrey y John beben un té matcha en la terraza de un café de una plaza desierta, se recuerdan uno al otro la Amazonía – Saudade.
Hoy es 2030, Simone sigue pendiente de Gaïa que sigue pendiente del ritmo de su propio equilibrio. Lo bueno
del apocalipsis es partir de cero otra vez, ya no hay nada, ciao, reboot. Lo posible está a mi alcance, por ahí, infito,
hacer las cosas mejor, llegar a un fin.
Hoy es 2030, con un golpe fuerte de literaturas sin esperanza reflejamos un mundo. Un mundo inmune al otro, pero sujeto a lo inevitable.
EN
Today is 2030.
Today is 2030 and all I know about love is that I know nothing about it.
Today is 2030, when I see your frightened eyes, it's the same urge to protect and surround you with affection that seizes me.
Today is 2030 and even life has become experimental. Each and every love letter has been bottled up and thrown into
the sea, with this naïve benevolence and the hope one has when they don’t expect anything any longer.
Today is 2030. Hannah doesn’t dream anymore, ever since she gained all political power and has taken the lead. No more philosophy, no more letters to Martin. No time for that, no will for it, no passion left. Today is 2030 and Johanna is getting ready to strike a revolution. Today is 2030, Audrey and John are drinking matcha tea on the shaded terrace of a little café, empty spot, recollecting memories from Amazonia - Saudade.
Today is 2030, Simone is still looking after Gaïa who takes care of her own stability. The good thing about the apocalypse is that we get to start from scratch afterwards, there is nothing, nada, complete reboot. The possibilities are here, infinite, to do better than before, than what led to the end, even though we know we’re doomed.
Today is 2030, with desperate literature we give Earth a makeover. A new world, immune to the world, a prelude
to the inevitable.
FR
Aujourd’hui c’est 2030.
Aujourd’hui c'est 2030 et tout ce que je sais de l'amour c'est que je n’y connais rien. Aujourd’hui c’est 2030, quand
je plonge dans tes yeux effrayés, c’est toujours le même besoin de te protéger et t’envelopper d’affection qui s’empare
de moi.
Aujourd’hui c’est 2030 et la vie même est devenue expérimentale. Les déclarations embouteillées ont toutes été jetées
à la mer, avec cette bienveillance naïve et l'espoir qu'on a lorsque on n'attend pas.
Aujourd’hui c’est 2030. Hannah ne rêve plus depuis qu’elle a pris le pouvoir. Plus de philosophie, plus de lettre à Martin. Plus le temps, plus l'envie, la passion. Aujourd’hui c’est 2030 et Johanna sur le front prépare la révolution. Aujourd’hui c’est 2030, Audrey et John boivent un thé matcha en terrasse d'un petit café mi-ombragé sur cette place déserte,
se remémorant les souvenirs d’Amazonie - Saudade.
Aujourd’hui c’est 2030, Simone veille toujours sur Gaïa qui elle veille à la régulation de son propre équilibre. Ce qu'il y a
de bien avec l'apocalypse, c'est qu'après on repart de zéro, il n'y a plus rien, nada, reboot. Les possibles sont là, infinis, faire mieux qu'avant, ce qui conduit à la fin, quand bien même cette dernière est inéluctable.
Aujourd’hui c’est 2030, à grand coup de littérature désespérée nous refaisons le monde. Un monde à l’abris du monde, en prélude à l’inévitable.