Fiction(s)
Le Consortium, Dijon (FR)
Du 4 décembre 2016 au 8 janvier 2017
A l'occasion du lancement de Féros #2, Le Consortium propose au cahiers érotiques de s'exposer. Investissant l’espace de la Rotonde du 4 décembre au 8 janvier, Fiction(s) rassemble douze des vingt six artistes invités à participer au second opus de la revue.
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On the occasion of the launch of Féros #2, Le Consortium gave the erotic publications the opportunity to curate a show within their walls. Investing the rotunda from December 4th to January 8th, Fiction(s) brings together twelve of the twenty-six artists featured in the magazine's second issue.
Artistes : Camille Bellot, Carole Deltenre, Paolo Giardi, George Grace Gibson, Julien Langendorff, Myriam Mechita,
David Nissen, Eric Pougeau, Ida Tursic & Wilfried Mille, Verotau (Vero & Jean Kristau)
Autre espace, autre configuration. Et si la revue Féros se définit comme un espace curatorial à part entière, il s’agit
dans cette exposition d'explorer d'autres possibilités de monstration pour des scènes choisies, en regard les unes
des autres, et d'en repenser la scénographie. Nouvelles manières d’envisager les pulsions à l’œuvre, les urgences
qui nous fondent au quotidien, les artistes présentés questionnent leur présent, autant que leurs oeuvres induisent
de réponses. Limite entre plaisir et désir, la vision alterne, le corps change de posture, d’attitude, et la question reste finalement peut-être ouverte.
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Different space, different setup. If Féros defines itself as a curatorial spot, in this exhibition it explores other possibilities
of displaying art and its content, each piece facing one another, and rethinking a possible scenography. New ways
of looking at the impulses at work, the urges that are part of our daily lives, the artists exhibited question their present
as much as their works induce answers. Limited between pleasure and desire, the vision alternates, the body changes posture, attitude, and the question may eventually remain open.
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Fiction(s)
Fantasme qui permet d’avancer, désir d’accomplissement.
Fragments d’une mémoire faillible et de pulsions invincibles. Eclair. Révélation.
Fiction(s) est ce qui nous préserve. De l’Autre, du mal qu’on inflige
et de la culpabilité qui en découle.
Amoureux de l’amour cherchent réconfort dans la chair de leurs pairs pour se plaire.
Fiction - Fictions - Fabulation.
Rêves inavouables, inconscient qui rechigne. Inhibitions.
Dans fiction(s), désir demeure stable. Insatiable.
Réalité subjective. Recherche du plaisir absolu, illimité, infini. Ek-stase. Retour à soi.
Des histoires rapides. Des épisodes. Construits en actes, pour soi. Saturation.
On en prend plein la gueule.
C’est l’histoire d’une vie. Celle que l’on passe à effleurer du doigt
la satisfaction factice de la jouissance pour nous voir l’instant d’après, déjà,
en quête d’une nouvelle passion à assouvir.
L’horreur du désir, c’est d’avoir à l’accomplir.
Envies de séduction, de possession. Immédiates. Coquille vide, objet convoité
sans substance ni contenance. Des caresses comme désir d’annuler la contingence de mon être.
Nécessité de l’extase. De cette extase. Objet consommé, éros envolé.
Je brise ton coeur en m’ouvrant la voie d’un autre cul. Et inversement.
On se la rentre, on se la sort, pour au bout du compte n’être appelé qu’à fureter ailleurs.
Substituts transitoires et symptomatiques.
Folie qui s’alimente seule. Ou à plusieurs. Fiction mutuelle lorsque désir réciproque.
Maîtrise du coefficient d’aliénation. ÇA flotte.
Construire et cristalliser sur l’Autre un réceptacle. Éros comme moitié séparée de nous-même.
Le film doit durer, jusqu’au cimetière. Sinon, avant, tu décompenses.
On vient te chercher, on t’emmène te reposer.
C’est sournois.
Ce cahier s’adresse à qui frissonne à l’idée qu’il puisse enfin se passer quelque chose d’excitant.
Une fiction bien tangible, qui nous bouleversera encore au moins une fois,
nous rapprochera du monde, de sa vérité. Illusion de penser qu’une fois indétectable,
il ne pourra plus rien nous arriver. Que plus rien ne pourra nous arrêter.
Nec spe, nec metu.
Sur le fil, on joue l’équilibriste en attendant que le réel nous rattrape.
Fiction(s) ; c’est être acteur de sa vie en attendant la mort.
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Fiction(s)
A fantasy that allows you to move forward, desire for fulfillment.
Fragments of a flawed memory and invincible impulses. Lightning. Revelation.
Fiction(s) is what preserves us. From the Other, from the evil we inflict
and the guilt that comes with it.
Lovers of love seek comfort in the flesh of their peers to please themselves.
Fiction - Fiction - Fabulation.
Unspeakable dreams, reluctant unconscious. Inhibitions.
In fiction(s), desire remains stable. Insatiable.
Subjective reality. Search for absolute, unlimited, infinite pleasure. Ek-stasis. Back to the self.
Quick stories. Episodes. Built in acts, for the self. Saturation.
You're getting a lot of it.
It's the story of a lifetime. The one in which your finger manages to caress the fake satisfaction
of joy just to see us right after, already in search of a new passion to satisfy.
The horror of desire is having to fulfill it.
Will of seduction, of possession. Immediate. Empty shell, coveted object without substance
or content. Caresses as a desire to cancel the contingency of my being.
Necessity of ecstasy. Of this ecstasy. Object consummated, eros gone.
I break your heart by opening my way to another ass. And vice versa.
We’re in and out, only to be found snooping elsewhere.
Transient and symptomatic substitutes.
Self-induced insanity. Alone or with others. Mutual fiction when mutual desire.
Control of the alienation coefficient. IT floats.
To build and crystallize on the Other a receptacle. Eros as half separated from ourselves.
The show must go on, all the way to the cemetery. Otherwise, before that, you decompensate.
We're coming to get you, we're taking you to rest.
That's sneaky.
This notebook is for anyone who's shivering at the thought of something exciting finally happening.
A fiction that is tangible, that will move us at least once more, will bring us closer to the world, to its truth.
The illusion that once undetectable, nothing can happen to us. That nothing can stop us.
Nec spe, nec metu.
On the wire, we play the tightrope walker until reality catches up with us.
Fiction(s); it's being an actor in one's own life while waiting for death.